Récit d’un beau dimanche au bord de l’eau
Le groupe Arras-Compostelle prend place dans le TER de 7h57 à destination de Brebières, point de départ de la
randonnée prévue ce dimanche 18 mars 2012.
Le parcours proposé par Alain, préalablement reconnu par Thérèse et Sarah, emprunte, pour l’essentiel, le
chemin de halage de la Scarpe jusque Saint-Laurent-Blangy avant de rejoindre la gare d’Arras.
Durant notre très court trajet SNCF, il n’est pas question de sortir les grilles de mots fléchés ou les jeux
de cartes.
Ceux d’entre nous qui ont eu la chance de participer à la reconnaissance de l’itinéraire
Arras-Amiens réalisée en mars 2009 - 2010 et 2011 en ont conservé un excellent souvenir et, peut-être,
sont-ils déjà curieux de savoir quelle sera la destination choisie pour 2013 :
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Reviendrons-nous à Brebières pour y emprunter la vallée de la Scarpe vers Douai et
Saint-Amand-les-Eaux afin de rejoindre le chemin jacquaire que l’association de « Saint-Jacques de
Boulangrie » envisage de créer ?
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Regarderons-nous dans la direction de la Belgique, de Lille, sachant que l’association « les amis de Compostelle-Nord » vient
de créer un chemin jacquaire qui traverse une partie de notre département de Meurchin (près de Lens) jusqu’à Arras.
A 8h15, l’arrivée du TER en gare de Brebières-Sud met un terme à toutes les conversations et réflexions en
cours. Place à la randonnée !!
Alain et son épouse ont rejoint notre groupe et nous accompagneront en ce début de
matinée.
Combien sommes-nous ? 24 – 25 ou plus (sans oublier
Princesse).
Cette joyeuse troupe se retrouve bientôt au centre de Brebières dans le bar-tabac « Le Vincennes »
où des tables nous ont été réservées par Thérèse et Sarah.
Un café, un chocolat, quelques tranches de gâteaux, personne ne partira l’estomac
vide !
Après les encouragements téléphoniques de Célia qui n’a pu se joindre à nous aujourd’hui et la traditionnelle
photo du groupe, nous abordons le chemin de halage aménagé sur la rive droite de la Scarpe.
Un parcours de 23 km assez facile à priori, d’autant que, par ce temps frais, nous ne risquons pas de souffrir
de la chaleur.
Il n’a pas plu récemment et nous ne marcherons pas dans la boue.
Le soleil n’a pas encore daigné se montrer.
La météo ne va-t-elle pas nous faire le coup d’ « un ciel si bas qu’un canal s’est
perdu » ?
Côté nature, les arbres, en particulier, paraissent encore endormis par les journées de froid rigoureux du
mois de février. Pas de quoi impressionner les canards et autres palmipèdes aquatiques, toujours heureux, même quand il fait un froid de canard.
Le contact a vite fait de s’établir entre les nouveaux venus et les anciens qui ont toujours une anecdote à
raconter.
En dépit d’une allure assez rapide, les participants arrivent quasiment ensemble à l’écluse de
Vitry-en-Artois.
La plaque de la maison éclusière montre que nous avons parcouru 2 km.
Un peu plus loin, apparaît derrière les arbres, côté rive gauche, le clocher de l’église de Vitry, puis Alain
nous montre son jardin au bord de l’eau…on ne peut rêver mieux pour remédier aux périodes de sécheresse.
Après ce petit espace composé de jardins familiaux, le chemin de halage nous impose de longues lignes droites.
Le terrain plat permet aux marcheurs de donner toute leur mesure et de maintenir une allure dynamique.
Parmi eux, on distingue les anciens et les modernes :
Les anciens considèrent que la meilleure façon de marcher c’est encore et toujours de mettre un pied devant
l’autre et de recommencer.
Les modernes, quant à eux, estiment peut-être, mais rien n’est moins sûr, qu’on marche mieux sur quatre pattes
que sur deux…et puis sur les bords de la Scarpe, cela limite les risques de tomber à l’eau.
Quoiqu’il en soit, anciens et modernes passent groupés sans mollir devant l’écluse de Biache-Saint-Vaast où
l’on note que seulement 14 km nous séparent d’Arras.
Devant la borne de Pelves, cette distance tombe à 12 km et par un petit chemin revêtu de vrais pavés du Nord,
nous nous dirigeons vers le centre du village.
Pour nous permettre de souffler un peu et de pique-niquer dans de bonnes conditions, Thérèse et Sarah nous ont
préparé un accueil sympathique au café « La Réunion ». C’est toujours un plaisir de découvrir l’ambiance d’un café de village…Ils commencent à se faire rares.
On s’installe, on papote, on commente le parcours de la matinée tandis que le patron enregistre et prépare les
commandes.
Un client nous fait la surprise de nous offrir des œufs de cailles.
L’œuf de caille, sans vouloir faire preuve d’ingratitude, n’est pas un amuse-gueule facile : écaler l’œuf
de caille exige une certaine dextérité et, quand vient le moment de tirer le repas du sac, il vaut mieux renoncer à ce menu plaisir.
Après ce temps de repas et de repos, qui nous a permis de reconstituer nos réserves, le groupe aurait pu, pour
remercier le patron de son accueil, quitter le café en chantant la chanson des pèlerins de Saint-Jacques : la salle ne s’y prêtait pas mais l’intention y était. (Saint-Jacques l’aura bien
compris et nous pardonnera)
Par notre petit chemin pavé, nous rejoignons la rive droite de la Scarpe pour entamer une nouvelle longue
ligne droite.
De temps en temps, il nous faut laisser le passage à des vététistes, peu nombreux il est
vrai.
Plus rarement encore, nous rencontrons quelques promeneurs venus, probablement, des villages voisins. Pas un
seul ne nous gratifie d’un buen camino. Quel manque de savoir-vivre !
Sur la rivière, depuis ce matin, nous n’avons observé aucun passage de bateau, même la navigation de plaisance
brille par son absence.
Le charme du chaland qui passe fait partie d’une époque révolue : on en oublierait presque que la Scarpe
a connu, il n’y a pas si longtemps, une activité intense.
Nous en découvrons un témoignage par l’existence d’un aménagement du canal, un peu en amont de Pelves, qui
permettait aux péniches de charger les agrégats destinés à l’approvisionnement de la cimenterie de Biache-Saint-Vaast : la cimenterie a cessé son activité et, par voie de conséquence, le
trafic s’est interrompu.
A partir de Fampoux, la Scarpe apparaît plus attractive, Pierre nous conduit à une dérivation où la rivière,
transformée en torrent, jaillit d’un petit barrage, : cette dérivation a pour fonction d’empêcher le débordement de l’écluse toute proche, accessoirement, elle provoque une bonne oxygénation
de l’eau qui ravit les pêcheurs à la truite.
Dans cet endroit pittoresque et bruyant, des cygnes semblent quémander auprès des passants quelques
croûtons : ils resteront sur leur faim, les rando-pèlerins n’y avaient pas songé.
Près de la maison-éclusière de Fampoux (aujourd’hui banale habitation, sans lien avec l’entretien des voies
navigables) nous constatons que des projets importants sont en cours de réalisation. Ils visent à transformer la vallée de la Scarpe en zone naturelle dédiée au tourisme et aux loisirs de
proximité.
Il s’agit, pour reprendre les termes des techniciens de la communauté urbaine d’Arras, de l’aménagement de la
« Trame verte et bleue de l’arrageois ».
Les travaux concernent les chemins de halage, mais aussi la réhabilitation écologique des
marais.
Concrètement, nous n’en saurons pas davantage : une déviation motivée par la présence de chantiers nous
dirige vers un parcours de substitution agréable, associant espaces boisés et étangs.
Cela nous amène finalement à traverser le village de Feuchy pour retrouver le chemin de halage (rive gauche) à
Athies, au niveau des anciennes huileries « Griffiths » dont une partie a été transformée d’une manière un peu bizarre en locaux commerciaux.
En raison de la proximité d’Arras, le chemin de halage présente un nouveau visage.
De plus, cette fin d’après-midi dominicale, en dépit d’une météo
mi-figue mi-raisin incite les familles à la promenade.
Les enfants, les petits surtout semblent apprécier, certains trouvent là le terrain idéal pour faire un petit
tour de vélo.
L’accès à la ville de Saint-Laurent ne peut que susciter des commentaires admiratifs en ce qui concerne les
transformations intervenues au cours des quinze dernières années : création du Tchicou-parc – nouvelle église…sans oublier l’ancienne malterie qui a fait place au canoë-cayak, équipement
exceptionnel dans la région.
Ensuite, tout redevient banal, le groupe qui commence à se disloquer s’achemine vers la gare d’Arras par le
plus court chemin : autant que l’on puisse en juger chacun termine la randonnée en très bonne forme.
Facile notre randonnée ?
A ceux qui prétendent avoir lu à l’entrée de certains refuges en Espagne : « LOS CAMINOS FACILES NO
LLEVAN LOJOS » (les chemins faciles ne mènent pas loin) nous répondrons que ce chemin nous a quand même fait parcourir 23 km dans la journée : un entraînement honnête pour ceux qui se
lanceront cette année sur le CAMINO.